L’ordo amoris

... ou la mise à l’épreuve de l’espace partagé

En février 2025, le cardinal Robert Prevost, futur Léon XIV, taclait le vice-président américain JD Vance, qui déformait l’ordo amoris de Saint-Augustin pour justifier la hiérarchisation des citoyens via un logiciel civilisationnel. Le futur pape rappelait que le Christ ne demande pas de classer les humains mais de les aimer. Cette logique de tri moral façonne désormais bon nombre de politiques publiques. Et c’est sur les questions de diversité et d’identité que la mécanique d’exclusion s’exerce avec le plus de constance et de virulence. La montée en visibilité des enjeux LGBTQ+, dans les médias et dans les programmes politiques, n’est pas un signe d’apaisement. Elle révèle un conflit moral : ce que les avancées en matière d’égalité suscitaient en irritation sourde nourrit aujourd’hui une obsession bruyante du rejet, traduite dans l’arsenal normatif des régimes conservateurs. Nous sommes pris dans une forme de sidération continue, à suivre en temps réel la cascade de lois et décrets issus de régimes illibéraux. La visibilité n’est plus une conquête mais une ligne de front. Ceux qui s’opposent aux politiques DEI dénoncent une exposition ostentatoire, une propagande woke, un privilège indu. Prenons garde à ce que la tolérance d’hier ne devienne complaisance envers un ordre moral fondé sur le rejet. Face à cela, il ne suffit plus d’être visibles. Il faut être audibles et engagés. L’ordo amorisporte un principe universel, simple et laïc : l’égalité des consciences et des droits, sans hiérarchie ni soumission.

Thierry Jadot

Cette revue de presse du 11 mai témoigne encore d’une actualité chargée et anxiogène, qui laisse peu de place à l’optimisme dans un monde où des forces conservatrices sont à la manœuvre. Elle n’est le reflet que d’une triste réalité que nous avons choisi de vous partager sans biais. Elle se conclut par deux rappels inspirants : celui de Fabrice Houdart, qui souligne l'importance de l’imagination pour les personnes LGBTQ+; celui de Gabrielle Halpern (La Tribune du 11 mai 2025), qui affirme que la diversité, en confrontant nos certitudes à l’altérité, renforce notre capacité d’adaptation, stimule la créativité et favorise l’innovation. Elle invite à voir l’imprévisible non comme une menace, mais comme une richesse essentielle à notre évolution. Bonne lecture !

Albin Serviant

Revue de presse pigmentée

🇫🇷 France

La Tribune, JDD : deux perspectives

Ce matin, La Tribune consacre un dossier complet à la diversité en entreprise et notamment au “modèle français”. En France, 77 % des salariés estiment que leur entreprise agit sur les enjeux de diversité et inclusion (D&I), 86 % des managers affirment que c’est une responsabilité intégrée, mais seuls 24 % des salariés issus de la diversité pensent pouvoir évoluer sans discrimination (Source : Baromètre 2025 - BVA People Consulting). En écho, le JDD parle sans nuance et avec beaucoup de complaisance de l’offensive culturelle visant à purger les institutions américaines des influences “woke”.

Réhabilitation des homosexuels

Le Sénat français a unanimement adopté, le 6 mai 2025, une loi réhabilitant les personnes condamnées pour homosexualité entre 1942 et 1982. Cependant, des divergences persistent sur deux points clés : le Sénat a rejeté l’indemnisation financière proposée par l’Assemblée nationale, jugée trop complexe juridiquement et sans précédent. Les sénateurs privilégient une réparation strictement symbolique. Par ailleurs, le Sénat souhaite démarrer la période de réhabilitation à partir de 1945 pour ne pas inclure les crimes du régime de Vichy. Interrogé par Têtu, le sociologue Régis Schlagdenhauffen souligne que cette initiative est essentielle pour la reconnaissance des souffrances passées, tout en insistant sur l’importance d’une réparation intégrale, comprenant l’aspect financier, pour pleinement tourner la page. Le texte devra revenir devant l’Assemblée nationale pour trouver un consensus définitif entre mémoire symbolique et réparation matérielle, reflet d’un débat profond sur la reconnaissance historique des injustices envers les homosexuels.

Source : Libération, 6 mai 2025; Têtu, 6 mai 2025.

Justice pour Thomas Jolly

Le 6 mai 2025, Têtu rapporte la condamnation de sept personnes pour cyberharcèlement et injures aggravées contre Thomas Jolly, directeur artistique des JO de Paris 2024. Les peines prononcées par le tribunal de Paris vont de deux à quatre mois de prison avec sursis, à des amendes de 2.000 à 3.000 €, assorties d’un stage de citoyenneté. Pour deux prévenus, les comptes X sont suspendus six mois. Jolly salue "un signal fort" contre un fléau qui touche particulièrement la jeunesse. Cette décision intervient après une vague de haine déclenchée par la visibilité queer de la cérémonie d'ouverture des Jeux.

Source : Têtu, Nicolas Scheffer, publié le 6 mai 2025.

L’inclusion est une nécessité économique

Dans un entretien accordé à Challenges (n°874, 7 mai 2025), Arnaud Gangloff, PDG de Kea & Partners, affirme que « l’inclusion est une nécessité économique ». Il défend l’application de la directive CSRD européenne, malgré sa complexité, estimant qu’elle incite les entreprises à adopter des pratiques responsables. Il oppose l’approche européenne, où inclusion et durabilité sont intégrées à la stratégie, à celle des États-Unis marquée par un rejet idéologique. Gangloff insiste sur le rôle des RH, la formation, et la diversité des talents comme leviers d’innovation. Il alerte sur le coût d’un retour en arrière et juge l’inclusion indispensable à la pérennité des entreprises dans un monde en transition.

Source : Challenges, le 7 mai 2025.

Pour une IA souveraine, assumons nos biais

Dans sa tribune publiée dans Challenges (n°874, 7 mai 2025), le français Luc Julia, co-créateur de Siri et auteur de L’intelligence artificielle n’existe pas, plaide pour une IA souveraine et représentative de nos valeurs. Il critique la dépendance aux géants américains du numérique (GAFAM) et défend la création de modèles européens fondés sur des données locales et diversifiées. Selon lui, viser une IA « neutre » est illusoire : les biais sont inévitables, autant les choisir consciemment. Julia appelle à assumer ces biais pour construire des IA inclusives, critiques et véritablement souveraines, loin des standards uniformes dictés par la Silicon Valley.

Source : Challenges, Luc Julia, publié le 7 mai 2025.

Droite, refus persistant ?

Dans L’Humanité (5 mai 2025), Emilio Meslet démontre que, malgré quelques avancées législatives, la droite française, en particulier Les Républicains, conserve une posture hostile aux droits des personnes LGBT+. Historiquement opposée au Pacs et au mariage pour tous, la droite déplace aujourd’hui son discours vers une transphobie déguisée en croisade « anti-woke ». Bruno Retailleau, récemment nommé ministre d’État, s’est vu retirer ses missions liées à la lutte contre les discriminations de genre. Le Sénat, influencé par une rhétorique réactionnaire, a même envisagé de limiter les transitions chez les mineurs. Pour les militants, cette « panique morale » sert à masquer un refus persistant de l’égalité.

Source : L’Humanité, Emilio Meslet, publié le 5 mai 2025.

Sous les paillettes, la rage

Une histoire du drag » met en lumière l’histoire vibrante et militante du drag, incarnée par Paloma, icône contemporaine et gagnante de Drag Race France. Pascal Petit signe ici un film essentiel qui, en explorant les racines historiques depuis William Dorsey Swann jusqu'à RuPaul, redonne voix à celles et ceux trop souvent marginalisés ou incompris. Plus qu'un simple spectacle, le drag s’y révèle puissant, engagé, et intrinsèquement lié aux luttes LGBTQIA+. Grâce à une riche palette d'interventions d’experts internationaux et aux récits poignants de celles et ceux qui incarnent cet art subversif, le documentaire déconstruit les clichés et célèbre la diversité flamboyante des identités. Entre exubérance assumée et mélancolie subtile, Pascal Petit réussit à conjuguer émotion et pédagogie dans une ode magnifique à la résistance queer, rappelant que derrière chaque paillette se cache une rage révolutionnaire.

Première diffusion le 17 mai à 20 h 50 sur Histoire TV, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie. (Produit par 17 juin Media avec Histoire TV)

Source : Pascal Petit, Mai 2025

Boum de l'Eurovision

La finale de l'Eurovision 2025 sera diffusée gratuitement sur grand écran à Paris, place de la Bastille, le samedi 17 mai dès 19h, lors d'une « Boum de l'Eurovision » organisée par la Ville de Paris et France Télévisions. Animée par Laurence Boccolini et Stéphane Bern, la soirée proposera karaoké et DJ sets en soutien à Louane, candidate française. Cet événement célèbre aussi la journée mondiale contre l’homophobie (Idahot), accompagnée la veille d'un « Bal de l'Amour », et comprend l'inauguration du premier mémorial français aux victimes LGBTQI+ des persécutions.

Source : Têtu, 5 mai 2025

Inclusiv’Day 2025 à Paris (14 mai 2025)

La 9e édition d’Inclusiv’Day se tiendra le 14 mai 2025 à Paris La Défense Arena, réunissant entreprises, associations, institutions et start-up autour des enjeux d’inclusion, d’égalité des chances et de diversité. L’événement mettra l’accent sur le passage de la parole aux actes, avec des ateliers, partages de bonnes pratiques et rencontres inspirantes pour accélérer la transformation sociale des entreprises et de la société

Source : Inclusiv’ Day

Festival "Uniques" (15-17 mai 2025)

Le premier festival national de l’égalité des chances, "Uniques", se déroulera partout en France les 15 et 16 mai, puis au Parc Floral de Paris le 17 mai. Cette mobilisation inédite vise à rassembler plus de 100 000 participants autour de dispositifs concrets d’inclusion dans l’emploi, de job datings, de mentorat, de tables rondes et de rencontres entre employeurs et candidats. Le festival couvre 26 critères de discrimination définis par la loi, avec un focus sur le genre, le handicap, l’orientation, l’âge et les origines.

Source : Festival Uniques, mai 2025

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🇪🇺 Europe

Tellement Bizarre

Le 1er mai 2025, la ville de Stockholm a vivement rejeté une demande de l’ambassade américaine exigeant l’abandon des politiques de diversité, équité et inclusion (DEI) pour pouvoir collaborer avec elle. Jan Valeskog, vice-maire à l’urbanisme, a qualifié la requête de « demande bizarre » et contraire aux valeurs suédoises. Des exigences similaires ont été signalées en France, au Danemark et aux Pays-Bas, sous l’effet du décret EO 14173 de l’administration Trump. L’UE envisage une réponse coordonnée face à cette pression jugée excessive. Le Département d’État américain minimise, évoquant seulement un « formulaire » à signer. Mais pour Valeskog, « c’est leur problème, pas le nôtre ».

Source : Newsweek, Brendan Cole, publié le 7 mai 2025.

Reform UK interdit les drapeaux « woke » dans ses mairies

Le parti Reform UK a annoncé que les dix conseils municipaux anglais qu’il contrôle n’auront désormais le droit de hisser que l’Union Jack, la croix de Saint-Georges et les drapeaux des comtés. Cette décision interdit ainsi la présence d’autres symboles, notamment le drapeau ukrainien, ceux liés à la Pride ou aux forces armées. L'annonce a suscité de vives critiques politiques : le Parti travailliste accuse Reform de céder à une logique anti-ukrainienne en pleine célébration du 80ᵉ anniversaire du Jour de la Victoire (VE Day), tandis que les Libéraux-Démocrates dénoncent une atteinte à l’identité régionale et culturelle. Certains élus conservateurs ont également exprimé leur inquiétude quant à l’interdiction potentielle de drapeaux historiques régionaux. Face à ces critiques, Reform UK a réagi en affirmant vouloir privilégier les symboles nationaux britanniques, dénonçant par ailleurs une sur-politisation des institutions locales par d’autres formations politiques, notamment sur les questions identitaires.

Source : The Telegraph, 5 mai 2025

Écosse : recul sur misogynie et thérapies de conversion

Le gouvernement écossais a abandonné son projet de loi contre la misogynie et les thérapies de conversion avant les prochaines élections, invoquant des difficultés juridiques. Initialement promises sous Nicola Sturgeon, ces lois étaient basées sur les recommandations de l'experte Helena Kennedy, soulignant l'importance d'une législation spécifique face à l'ampleur du problème. Le ministre Jamie Hepburn propose désormais d'intégrer la misogynie dans la loi existante sur les crimes haineux, malgré les critiques d'associations féministes jugeant cette approche insuffisante. Concernant les thérapies de conversion, l'Écosse privilégiera une coopération avec Londres, renonçant temporairement à une législation propre. Ces décisions illustrent un net recul du gouvernement dirigé par John Swinney par rapport à l'agenda progressiste initialement porté par Sturgeon.

Source : The Guardian, 2 mai 2025

Queer As Folk : 25 ans déjà

Grandir sous l'ombre pesante de la Section 28, cette loi britannique interdisant toute « promotion » de l'homosexualité dans les écoles, a profondément marqué Joe Stone. Dans une société où près de la moitié des Britanniques voyaient alors l'homosexualité comme « toujours » ou « principalement » mauvaise, être gay signifiait vivre sous le poids constant de la honte. Mais tout bascule en 1999 avec l'arrivée de la série Queer As Folk sur Channel 4. Pour la première fois, la télévision britannique montre des personnages gays dans toute leur complexité : vivants, imparfaits, drôles, authentiques et fiers. Si la droite conservatrice dénonce la série comme une œuvre de « propagande », suscitant un vif scandale médiatique, elle représente pour Joe Stone une véritable libération. Cette fiction audacieuse lui permet enfin de s’accepter pleinement, d’oser sortir du placard, et surtout, d’imaginer un avenir où son identité n’est plus une source de condamnation mais devient une force, un authentique superpouvoir.

Source : The Guardian, 10 mai 2025

Un label arc-en-ciel pour les candidats pro-LGBTQ+

À Guernesey, l’association Liberate Rainbow Alliance propose aux candidats aux élections un « rainbow mark » à apposer sur leurs supports s’ils s’engagent à respecter cinq engagements en faveur des droits LGBTQ+. Ces demandes incluent des lois équitables, une éducation inclusive, un meilleur accès aux soins, et une représentation accrue. L’initiative répond à une attente forte : 10 % de la population locale, et jusqu’à 25 % des jeunes, s’identifient comme LGBTQ+. Le label permet aux électeurs de repérer les alliés visibles et engagés. Le soutien au Channel Islands Pride, qui a généré 1,25 million £ pour l’économie locale en 2024, est aussi exigé. Liberate souligne les avancées, mais pointe des inégalités persistantes.

Source : BBC News, 1er mai 2025

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🇺🇸 États-Unis

LGBTQ+ : vers une souveraineté mondiale

L'idée de souveraineté LGBTQ+ proposée par Fabrice Houdart suscite débats et controverses au sein de la communauté. Ce concept, inspiré par les tensions historiques entre assimilation institutionnelle et autonomie radicale, vise à répondre aux limites actuelles des stratégies d’intégration. Houdart souligne que l'assimilation excessive a fragilisé la solidarité et rendu dépendante la communauté LGBTQ+ des systèmes politiques et économiques traditionnels. Face aux changements géopolitiques actuels et à l’affaiblissement des structures occidentales, il plaide pour une gouvernance démocratique transnationale et indépendante, utilisant des technologies sécurisées, une solidarité économique, et des réseaux d'entraide. Cette approche permettrait aux communautés LGBTQ+, fortes de 400 millions de personnes, de mieux défendre leurs intérêts et assurer leur sécurité sans dépendre exclusivement des institutions existantes. C’est une approche pragmatique que salue et soutient The Pigments Project.

Source : Fabrice Houdart, 4 mai 2025

Le Pentagone purifie ses bibliothèques

Le 9 mai 2025, le Pentagone a ordonné l'identification et la mise sous séquestre des documents traitant de diversité, d'antiracisme ou de questions de genre dans les bibliothèques militaires. Un mémo interne dénonce ces contenus comme "discordants" et contraires aux missions du ministère. Un comité a établi une liste de termes sensibles, tels que "inclusion" ou "personne transgenre", pour filtrer les ouvrages. Cette initiative s'inscrit dans une campagne plus large visant à éliminer les programmes promouvant la diversité, ayant déjà conduit au retrait de documents historiques, notamment sur les Tuskegee Airmen. Cette démarche suscite des inquiétudes quant à une possible réécriture idéologique de l'histoire militaire américaine.

Source : Le Figaro, Washington Post 10 mai 2025

Trump efface la santé LGBTQ+

Le 4 mai 2025, The New York Times révèle que l’administration Trump a supprimé plus de 800 millions de dollars de subventions destinées à la recherche sur la santé LGBTQ+, affectant près de la moitié des 669 projets en cours. Cette offensive s’inscrit dans le cadre de l’ordre exécutif 14168, qui interdit l’usage de termes comme « LGBT » ou « transgenre » dans les publications scientifiques fédérales. Le CDC a retiré des données épidémiologiques essentielles, notamment sur le VIH. Le HHS, quant à lui, promeut un rapport controversé de 409 pages niant les besoins médicaux des jeunes trans. Associations médicales et chercheurs alertent sur un retour en arrière dramatique pour la santé publique des minorités sexuelles.

Source : The New York Times, le 4 mai 2025.

Les démocrates s’arment

Depuis le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, une tendance notable émerge au sein de la base démocrate : un nombre croissant de sympathisants du Parti démocrate choisissent de s'armer. Cette évolution est motivée par un sentiment d'insécurité accru et la crainte d'une instabilité politique. Les ventes d'armes à feu connaissent une hausse significative, notamment parmi les femmes, les minorités et les membres de la communauté LGBTQ+, qui perçoivent l'armement personnel comme une mesure de protection face à un climat politique polarisé. Cette dynamique reflète une méfiance croissante envers les institutions étatiques et une volonté d'autodéfense dans un contexte de tensions socio-politiques exacerbées.

Source : Libération, 5 mai 2025

Transgenres : la Cour suprême entérine l’exclusion militaire

Le 6 mai 2025, la Cour suprême des États-Unis a validé, à six voix contre trois, la mise en œuvre de l’interdiction des personnes transgenres dans l’armée américaine, une mesure défendue par l’administration Trump. Cette décision provisoire autorise l’application d’une directive du Pentagone interdisant le service militaire aux personnes ayant un diagnostic de dysphorie de genre, sauf exceptions rares. Elle suspend ainsi les injonctions fédérales qui bloquaient jusqu’alors ce décret. Plus de 4 000 militaires pourraient être directement touchés. Ce revirement marque une nouvelle étape dans la politique anti-trans de Trump depuis son retour à la Maison-Blanche, s'ajoutant à d'autres restrictions dans les domaines de la santé, de l'éducation et des droits civiques. Tandis que le gouvernement se félicite d’une victoire contre l’« idéologie woke », les associations dénoncent une décision brutale, rétrograde et anticonstitutionnelle.

Sources : Reuters (6 mai 2025), Le Monde (7 mai 2025)

Droits trans : les États-Unis en guerre culturelle

Une véritable bataille politique fait rage aux États-Unis sur les droits des personnes transgenres, opposant les initiatives conservatrices de l’administration Trump et de certains États républicains aux résistances locales et judiciaires. En Virginie-Occidentale, une loi radicale interdit désormais tout soin d’affirmation de genre aux mineurs, même en cas de risque suicidaire, criminalisant les médecins concernés. Cette mesure s’inscrit dans un arsenal législatif plus large visant à effacer les identités LGBTQ+ de l’espace public et éducatif. À l’opposé, le Maine vient de remporter une victoire significative contre Trump : la gouverneure Janet Mills a fait annuler une tentative de chantage fédéral sur les fonds scolaires liés à la participation des athlètes trans. Enfin, au niveau national, l'administration Trump a discrètement supprimé le suivi fédéral des violences anti-trans, faisant disparaître des données cruciales dans plusieurs enquêtes officielles. Une décision dénoncée comme un recul grave en matière de protection et de visibilité des personnes trans.

Source : The Advocate, 2 mai 2025, The Pink News, 5 mai 2025, LGBTQ Nation, 5 mai 2025

Salt Lake City : 3 nouveau drapeaux

Le 6 mai 2025, Salt Lake City a adopté trois nouveaux drapeaux pour contourner une loi de l’Utah interdisant les drapeaux LGBTQ+ et communautaires sur les bâtiments publics. Proposés par la maire Erin Mendenhall, démocrate, les drapeaux fusionnent le visuel officiel de la ville avec des symboles célébrant les droits LGBTQ+, trans, et la fête de Juneteenth. Le Sego Belonging Flag honore la communauté LGBTQ+, le Sego Visibility Flag celle des personnes trans, et le Sego Celebration Flag les résidents afro-américains et l’héritage de Juneteenth. La loi, en vigueur dès le 7 mai, prévoit 500 $ d’amende par jour pour toute infraction. Malgré des réserves, le gouverneur républicain Spencer Cox a laissé la loi entrer en vigueur sans signature.

Source : NBC News, Adam Edelman, publié le 7 mai 2025.

Diversité en repli dans les conseils d’administration

Dans une tribune publiée par Reuters le 7 mai 2025, Ross Kerber révèle qu’un nombre croissant d’entreprises américaines, notamment Alphabet, Gilead, RTX ou CMS Energy, réduisent la transparence sur la composition démographique de leurs conseils d’administration. Selon DiversIQ, 54 % des entreprises du S&P 500 ont divulgué moins d’informations en 2025 contre seulement 7 % en 2024. La rhétorique anti-DEI de l’administration Trump, la fin de la règle Nasdaq sur la diversité et le recul des attentes de géants comme BlackRock expliquent ce désengagement. L’élan post-#MeToo et Black Lives Matter marque ainsi un net recul.

Source : Reuters, Ross Kerber, publié le 7 mai 2025.

Berkshire dit non à la diversité centralisée

Lors de l’assemblée générale 2025 de Berkshire Hathaway, les actionnaires ont massivement rejeté plusieurs résolutions en faveur de la diversité et de l’inclusion. Parmi elles : l’évaluation des impacts liés à la race, au genre et à l’orientation politique dans les filiales du conglomérat, ainsi que la création d’un comité dédié à la supervision des enjeux de diversité et de risques liés à l’intelligence artificielle. Warren Buffett, figure emblématique du capitalisme américain, continue de défendre une gestion décentralisée, laissant à chaque filiale le soin de traiter ces sujets selon ses priorités. La direction avait déjà supprimé toute mention explicite de diversité et inclusion dans son dernier rapport annuel, signe d’un repositionnement stratégique. Ces choix interviennent dans un climat national marqué par le recul des politiques inclusives, sous l’influence de la droite conservatrice incarnée par Donald Trump. Les critiques estiment que même les entreprises respectées comme Berkshire ne sont pas à l’abri du vent de repli identitaire.

Source : CNN, 3 mai 2025

Pride sans sponsors

En 2025, près de 40 % des entreprises du Fortune 1000 ont réduit ou cessé leur soutien aux événements Pride aux États-Unis, révèle The Times. À New York et San Francisco, les pertes atteignent jusqu’à 300 000 $, soit 10 % des budgets. Mastercard, PepsiCo, Citigroup et Anheuser-Busch se désengagent, sur fond de climat politique tendu et de retour des politiques anti-DEI de Donald Trump. Si quelques marques conservent des initiatives internes, les Pride rurales sont les plus touchées. Face à la montée des menaces, la sécurité est renforcée, notamment à Washington D.C. Malgré tout, les dons communautaires se mobilisent, et pour certains, ce retrait corporatiste réaffirme le caractère militant des Pride.

Source : The Times, Bevan Hurley, publié le 6 mai 2025.

DEI :Fierté sous pression

Face à la montée des pressions anti-DEI (diversité, équité, inclusion), 39 % des entreprises américaines réduisent leur engagement externe pour le mois des Fiertés, contre 9 % en 2023 (données Gravity Research). Mastercard, Pepsi, Deloitte ou encore PwC ont annulé leur soutien à des événements majeurs comme NYC Pride ou WorldPride. Le risque associé au soutien des causes LGBTQ+ aurait bondi de 42 % en un an. Les entreprises sous contrats fédéraux, notamment dans la finance et le conseil, sont les plus prudentes. Par contraste, les secteurs culturels (mode, tech) restent engagés. En Europe, le recul n’a pas lieu, bien au contraire. 89 % des démocrates et 78 % des indépendants soutiennent encore les droits LGBTQ+.

Source : Axios, 8 mai 2025, article d’Eleanor Hawkins.

Harvard accusé d’étouffer la diversité d’opinion

Le 5 mai 2025, le New York Times rapporte que Donald Trump a vertement critiqué Harvard, accusant l’université d’étouffer la « diversité de pensée » et d’imposer une idéologie progressiste à ses étudiants. Cette attaque s’inscrit dans une campagne plus large contre ce que Trump appelle « l’endoctrinement woke » dans l’enseignement supérieur. Elle survient alors que Harvard tente de redorer son image après une année marquée par des polémiques : démission de sa présidente Claudine Gay, montée de tensions sur le conflit israélo-palestinien, et chute dans les classements académiques. L’université multiplie désormais les signaux d’ouverture à des opinions conservatrices, sous pression politique croissante.

Source : The New York Times, 5 mai 2025

World Pride 2025 : la peur fait fuir

Des Australiens LGBTQ+ annulent leurs voyages au World Pride 2025 à Washington DC, craignant d'être discriminés ou détenus aux frontières américaines en raison des politiques restrictives du second mandat de Donald Trump. Plusieurs voyageurs, dont le chercheur Mik Bartels, renoncent malgré des bourses ou plans prévus, évoquant la crainte d’interrogatoires liés à leur identité queer ou à leurs recherches. Equality Australia a publié un avertissement spécifique sur ces risques. L'événement, confronté à une montée d’hostilité institutionnelle, a dû relocaliser certains événements initialement prévus au Kennedy Center, désormais contrôlé par Trump, en raison de conditions jugées « inhospitalières ».

Source : The Guardian 7 mai 2025

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🌍 Monde

LÉON XIV

Dans une tribune publiée par Le Monde, l’historienne Blandine Chelini-Pont souligne que ses premières paroles tranchent avec la rhétorique vengeresse qui domine aux États-Unis. Appelant à l’unité des catholiques et à la paix, il s’oppose à la polarisation politique et religieuse exacerbée par le mouvement MAGA. Ancien missionnaire au Pérou, polyglotte et naturalisé péruvien, Léon XIV incarne un universalisme pastoral. Il prône une Église ouverte, dialoguante et engagée pour la paix, en rupture avec les logiques identitaires et nationalistes. Son élection marque une volonté de recentrer l’Église sur une mission de réconciliation, face aux tensions internes et aux dérives autoritaires.

Source : Le Monde, 9 mai 2025.

Léon XIV : entre justice sociale et rigueur doctrinale

Le 8 mai 2025, Robert Francis Prevost est devenu le premier pape américain sous le nom de Léon XIV. Proche du pape François, il poursuit son engagement social sur des thèmes comme l'écologie et la lutte contre la pauvreté, tout en restant fermement conservateur sur les questions morales. Opposé à l’avortement, à l’euthanasie et à la peine de mort, Léon XIV adopte une ligne particulièrement stricte sur les enjeux LGBTQ+. Il rejette les familles homoparentales et l’enseignement de la diversité de genre, les considérant contraires à l'Évangile. Cette position inquiète les défenseurs des droits LGBTQ+, malgré sa volonté affichée de dialogue. À la tête d’une Église confrontée à une baisse de la pratique religieuse et à des divisions internes, Léon XIV devra naviguer entre ouverture sociale héritée de François et tradition doctrinale pour maintenir l'unité et répondre aux défis contemporains, notamment en poursuivant les initiatives écologiques au Vatican. Pour autant, en février 2025, le cardinal Robert Prevost, futur Léon XIV, taclait le vice-président américain JD Vance, qui déformait l’ordo amoris de Saint-Augustin pour justifier la hiérarchisation des citoyens via un logiciel civilisationnel. Le futur pape rappelait que le Christ ne demande pas de classer les humains mais de les aimer. A suivre …

Sources : New York Post, New York Times, The Advocate

La Bourse sonne pour l’égalité LGBTIQ+

Du 14 au 23 mai 2025, des Bourses mondiales, en partenariat avec l’ONU et des ONG, participeront à la première édition mondiale de « Ring the Bell for LGBTIQ+ Equality ». Cette campagne marque la Journée internationale contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie, et vise à mobiliser les acteurs économiques pour les droits des personnes LGBTIQ+. L’initiative, portée par le Sustainable Stock Exchanges Initiative et soutenue par l’ONU (Global Compact et OHCHR), veut faire des marchés financiers des vecteurs d’inclusion. Plus de 400 entreprises soutiennent déjà les normes de l’ONU contre les discriminations. Un signal fort pour rappeler que la diversité est aussi un enjeu de développement durable et de performance globale.

Source : Sustainable Stock Exchanges, Mai 2025

Philanthropie en alerte

Matthew Hart, directeur du Global Philanthropy Project (GPP), alerte sur une crise mondiale majeure du financement des mouvements LGBTQI+, aggravée par les coupes drastiques des États-Unis et des Pays-Bas, représentant une chute de 27 % des fonds vers le Sud et l’Est. En réponse, la campagne « Fund Our Futures », lancée par GPP, vise à réunir 150 millions de dollars pour contrer cette offensive conservatrice mondiale. Déjà 129 millions de dollars ont été mobilisés auprès de 38 bailleurs depuis novembre 2024. Hart souligne l’urgence d’une coopération stratégique entre fondations, et insiste sur l’importance d’un financement conséquent, flexible et à long terme (plus de cinq ans) pour permettre aux organisations LGBTQI+ de résister durablement aux défis croissants et défendre les droits fondamentaux face à une opposition puissante et largement financée.

Source : Context, Global Philanthropy Project, mai 2025.

Québec : Diversité sous pression

Dans un article publié sur Têtu Connect le 5 mai 2025, la journaliste Aimée Le Goff met en lumière l’affaiblissement des politiques de diversité au Québec, sous la pression des secousses économiques provoquées par l’administration Trump. Patrick Desmarais, directeur au Conseil du patronat du Québec et président de la Fondation Emergence, observe : « Les entreprises cherchent d’abord à survivre. Si je ne vends plus de produits, je n’ai plus de personnel. » Le soutien aux droits LGBTQI+ diminue : en dix ans, les hétérosexuels indécis sur la question ont doublé (22 % en 2025). Tandis que Meta et Amazon voient leur image s’effondrer, Air Canada maintient ses engagements. Malgré sa législation protectrice, le Québec doit défendre activement ses acquis inclusifs.

Source : Têtu Connect, 5 mai 2025

Lady Gaga : 2,1 millions de fans lors d’un concert gratuit à Rio

Lady Gaga a attiré 2,1 millions de fans lors d’un concert gratuit à Rio, battant le record établi par Madonna. L’événement a été vécu comme une célébration intense par son public LGBT+, venu de tout le Brésil et d’Amérique latine. Durant son tube « Born This Way », hymne LGBTQ+, des milliers de spectateurs ont agité des éventails arc-en-ciel. Des fans ont salué l'engagement fort de la chanteuse envers les droits LGBTQ+, soulignant son importance personnelle et collective dans leur parcours identitaire. Gaga, visiblement émue, a affirmé que c'était grâce au peuple brésilien qu’elle pouvait « briller » et « faire l’histoire ». En marge du concert, deux personnes ont été arrêtées, suspectées d'avoir planifié un attentat à la bombe lors du concert, ciblant spécifiquement la communauté LGBTQIA+.

Source : The Guardian, 3 mai 2025

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3 questions à Xavier Vey

Inclusion LGBTQIA+ et rôle modèle en entreprise

Xavier Vey a été dirigeant chez L’Oréal Luxe pendant 27 ans, à la tête de la division aux États-Unis puis en Europe. Engagé de longue date pour les droits LGBTQIA+, il a fondé l’ERG Out@L’Oréal et accompagne aujourd’hui diverses initiatives pour l’inclusion. Il est également administrateur de la Fondation Le Refuge et membre du bureau du Pigment Project.

Rôle modèle 2020 de L’Autre Cercle, Xavier Vey a été honoré le 9 mai, Journée de l’Europe, comme Role Model Europe dans le cadre du programme WISE porté par l’EPBN – un réseau européen dédié à l’inclusion LGBTIQ+ en entreprise. Il fait partie des 25 lauréat·e·s distingué·e·s cette année, dont seulement 5 en France, pour leur impact concret et inspirant sur les lieux de travail en Europe.

1.⁠ ⁠Pourquoi est-il essentiel aujourd’hui de mettre en avant des role models LGBTQIA+ dans le monde professionnel ?

Je suis convaincu que la visibilité des role models est l’un des leviers les plus puissants pour transformer la culture des entreprises. Lorsque j’ai fondé Out@L’Oréal il y a plus de dix ans, j’ai voulu créer un espace où chacun puisse se sentir libre d’être soi-même. En tant que leader LGBTQIA+ moi-même, j’ai assumé cette visibilité, car je crois qu’un exemple concret peut inspirer, rassurer, et ouvrir la voie aux autres. Mais au-delà de mon propre rôle, j’ai toujours encouragé la mise en lumière de role models à tous les niveaux de l’organisation, y compris les alliés, car la représentation est essentielle. Cette stratégie a eu un impact réel. Un collaborateur m’a confié un jour : « Grâce à l’ERG Out@L’Oréal, j’ai eu le courage de faire mon coming out au sein de l’entreprise. Et ce coming out professionnel m’a permis de le faire ensuite auprès de mes amis et de ma famille. » C’est ce type de retours qui montre la puissance transformatrice de la visibilité dans un cadre professionnel.

2.⁠ ⁠Quel rôle les leaders et décideurs doivent-ils jouer dans l’avancée des politiques LGBTQIA+ en entreprise ?

Les leaders ont une responsabilité fondamentale. Rien ne change durablement sans leur engagement actif. C’est pourquoi, dès le lancement d’Out@L’Oréal, j’ai systématiquement impliqué les CEO des pays concernés, en leur expliquant l’importance stratégique de ces démarches, en formant des sponsors exécutifs et en engageant le top management. C’est ce soutien qui a permis de faire émerger nos initiatives dans des contextes parfois complexes comme la Turquie, la Pologne ou l’Italie. Et au-delà des politiques internes, les dirigeants doivent aussi porter une parole publique forte. Lorsque mon ancien CEO de L’Oréal, Nicolas Hieronimus, a accepté de donner une interview au magazine Têtu, cela a envoyé un signal fort, tant en interne qu’en externe. Cette prise de parole a montré que l’inclusion LGBTQIA+ est une priorité stratégique portée au plus haut niveau de l’entreprise.

3.⁠ ⁠Quel rôle veux-tu jouer à travers le Pigments Project pour aller encore plus loin dans l’inclusion ?

À travers le Pigment Projects, je veux contribuer à une dynamique collective ambitieuse pour accélérer l’inclusion. Cela implique d’engager et de fédérer plus de leaders, plus d’entreprises, et de structurer l’action autour de faits, de résultats concrets et mesurables. Il faut sortir de l’intention pour aller vers l’impact. Le Pigments Project offre une plateforme pour agir, partager, et rendre compte, le tout en complémentarité avec le tissu associatif : par les temps qui courent, le collectif est une valeur cardinale . Je souhaite y contribuer en apportant mon expérience et en participant à une culture d’efficacité partagée.

Points de vue

Gabrielle Halpern présente la diversité comme un atout indispensable face à l’incertitude contemporaine. En soulignant notre rapport complexe à l’altérité, elle explique que l’imprévisible stimule la créativité, enrichit nos capacités cognitives et développe l'intelligence collective. Valoriser l’hybridation des identités et des idées permet d’accepter la contradiction comme source d’innovation. Ainsi, plutôt qu’une menace, la diversité représente une boussole éthique et stratégique pour transformer les sociétés, réinventer nos repères et favoriser une meilleure adaptation dans un monde en constante mutation.

Source : La Tribune 11 mai 2025

Fabrice Houdart livre ce matin un texte puissant sur l'importance de l’imagination pour les personnes LGBTQ+. Marqué par des récits tragiques, il a longtemps cru qu’il n’avait pas le droit d’espérer. Pourtant, grâce aux réformes, à la thérapie, au hasard et à la résilience, il a pu reconstruire une vie avec ses enfants et du sens. Mais il rappelle que l’impossibilité d’imaginer un avenir, faute de modèles positifs, limite les ambitions des jeunes queer. Pour beaucoup, le suicide devient une issue quand les "possibles selves" disparaissent. Houdart critique l’illusion d’un terrain de jeu désormais égalitaire et exhorte à ne pas normaliser les réussites isolées. Face aux régressions, notamment contre les personnes trans, il appelle à bâtir des structures propres, à garantir dignité, communauté et espoir. Imaginer un futur queer reste un acte politique essentiel.

Source : Fabrice Houdart, 11 mai 2025

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📊 Chiffres Clés à Retenir cette Semaine

France

• 7 personnes condamnées pour cyberharcèlement contre Thomas Jolly (peines : 2–4 mois avec sursis, amendes de 2 000 à 3 000 €)

États-Unis

• 4 000 militaires trans concernés par l’interdiction validée par la Cour suprême (6 voix contre 3)

• 800 M$ de coupes dans la santé LGBTQ+ (669 projets touchés)

• 54 % des entreprises du S&P 500 moins transparentes sur la diversité en 2025 (contre 7 % en 2024)

• 40 % des entreprises Fortune 1000 réduisent leur soutien aux Pride

• 39 % réduisent leur engagement externe (contre 9 % en 2023)

• +42 % de hausse du risque d’image lié aux causes LGBTQ+

• 57 % des entreprises sous contrat fédéral réduisent leur visibilité externe

• 14 % réduisent aussi leurs actions internes

• Soutien aux droits LGBTQ+ : 89 % des démocrates, 78 % des indépendants, 62 % des républicains

Monde

• 400 millions de personnes s’identifient LGBTQ+ (Fabrice Houdart)

• Objectif de 150 M$ pour la campagne Fund Our Futures (129 M$ déjà levés, 38 bailleurs)

• 2,1 millions de fans au concert gratuit de Lady Gaga à Rio (record mondial)